gamescom 2018 – Découverte de deux jeux chez The Arcade Crew
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Mercredi, 17 h 00, rendez-vous chez The Arcade Crew
La vague néo-rétro n’en finit pas. En France, nous avons une entreprise généralement connotée dans ce domaine. Dotemu est connue pour sortir régulièrement des jeux vidéo d’antan désormais compatibles avec les systèmes actuels. L’exemple qui me vient tout de suite en tête n’est autre que le génial Windjammers qui a vécu une renaissance bienvenue après avoir longtemps survécu sur borne d’arcade ou en émulation (et donc quasiment de façon illégale la plupart du temps.) Mais Dotemu a engendré récemment un petit frère. The Arcade Crew est un tout nouvel éditeur avec une patte bien distincte qui s’est tout de suite remarquée durant la gamescom : tous les jeux présentés ont une gueule de jeu d’arcade à l’ancienne. Ce qui n’est pas pour me déplaire.
Blazing Chrome
J’ai donc découvert deux titres chez The Arcade Crew durant mon passage en Allemagne. Le premier est mon petit chouchou. Assis dans un canapé, à la cool, un membre du studio brésilien JoyMasher commence à me présenter Blazing Chrome. Il s’agit d’un run & gun (souvent associé à du die & retry, j’y reviendrai) avec des influences telles que Contra et Metal Slug. Si le premier ne me parle que de nom (je n’ai presque jamais joué aux jeux de cette époque, fin des années 80), le second fait partie de mes sagas préférées, avec notamment la version X, remake du deuxième jeu, qui est une tuerie.
Dans ces jeux, vous dirigez un soldat dans des décors vus de côté, en 2D, où des ennemis vous attaquent de toutes parts. Cela ressemble énormément aux classiques beat them all comme Streets of Rage ou Samurai Riot, mais les run & gun ont une part d’action beaucoup plus importante. Ils portent bien leur nom car c’est plus rapide – run signifie courir (petit rappel d’anglais) – et on se bat avec des armes à feu comme des fusils d’assaut – gun signifie pistolet – ce qui rend l’action plus intense. Blazing Chrome c’est exactement ça, avec l’ambiance à la cool des années 80 et 90.
La règle du cliché nostalgique s’applique aussi ici concernant l’histoire. La Terre est contrôlée par les machines et un groupe de rebelles s’est formé pour renverser le pouvoir établi. Vous allez alors contrôler le couple formé de la guerrière Mavra et du robot Doyle. Vous allez parcourir plusieurs tableaux pour éliminer toutes les menaces qui vous font face. Ce scénario n’est qu’un prétexte pour vous faire affronter des centaines d’ennemis sans souffler une seule seconde. Après y avoir joué presque trente minutes en coopération, la recette fonctionne à merveille.
C’est vieux mais pas trop
Comme je le disais plus tôt, Blazing Chrome marche aussi du côté des die and retry, c’est-à-dire qu’il n’est pas aussi punitif que ses aînés. Alors que la mort ou la consommation de toutes vos vies nous faisaient autrefois recommencer du début, on ne fait que redémarrer au début du niveau dans ce nouveau jeu (cela semble toutefois être réglable en fonction de la difficulté). La difficulté est plutôt relevée pour quelqu’un comme moi qui n’ai jamais terminé un Metal Slug sans mettre 99 crédits en trichant en début de partie. Le premier niveau de la démo gamescom se faisait sans trop de mal mais le boss du second stage était très coriace. Ce n’est que par l’intermédiaire de mon hôte que j’ai pu voir comment le battre.
Il m’est difficile de vous en dire plus tellement les sensations et le gameplay ressemblent à ses inspirations. On récupère de nouvelles armes exactement comme dans Metal Slug (des interactions font apparaître des trucs à ramasser qui donnent une arme ou un bonus), le tir au corps à corps se transforme en coup de couteau, un bouton permet de se figer pour tirer autour de soi, il y a des véhicules, etc. Bref c’est presque tout pareil, sauf que cela sortira en 2019. Mais si Contra et Metal Slug font partie des meilleurs jeux de la Terre, pourquoi Blazing Chrome ne le serait-il pas ? Peut-être par son manque d’idées nouvelles. Mais ce qui a été montré est déjà tellement bon qu’on a du mal à s’inquiéter pour lui. On verra s’il arrivera à surpasser ses maîtres dès l’année prochaine. Bon en attendant, je vais me relancer un MSX ou MS3 sur MAME…
Dark Devotion
Le second jeu découvert chez The Arcade Crew faisait un peu moins arcade et pas trop novateur non plus. Ici aussi nous sommes encore sur un défilement horizontal en 2D avec un look rétro, totalement dessiné à la main. Contrairement à Unto the End qui veut s’en affranchir, le studio français Hibernian Workshop pose clairement les choses : Dark Devotion est une sorte de Dark Souls en vue de côté. Après l’avoir vu durant une bonne demi-heure, on est carrément chez FromSoftware transposé dans les années 90.
Votre but sera de parcourir un énorme temple pour percer tous ses secrets. La religion et la foi seront au centre du gameplay et de l’histoire. Vous pourrez prêter allégeance à une divinité pour vous octroyer des bonus mais cela vous fera dépenser votre foi, elle-même qui sert à déverrouiller d’autres choses. Voire, j’imagine, à faire avancer l’histoire si elle est réellement basée sur ce précepte. À l’inverse, diverses maladies pourraient venir vous pourrir la vie, un peu comme on peut voir dans Darkest Dungeon. Il faudra donc sûrement bien gérer ses dépenses pour avancer correctement dans sa partie. À l’image de son inspiration principale, la collecte de la foi se fera en éliminant les monstres qui peuplent les couloirs du temple.
Ils ont même pris le mot « Dark » pour le titre !
À part cela, on retrouve un titre plutôt classique mais très bien réalisé. Les combats sont faciles à comprendre mais difficiles à maîtriser. On a le choix entre deux ensembles d’équipement que l’on peut échanger à tout moment afin de faire face à toutes les situations. Il faudra aussi apprendre comment réagissent les adversaires, leurs schémas d’attaque, et donc les points faibles. Une grande quantité d’armes et d’armures seront disponibles afin que vous trouviez les combinaisons les plus dévastatrices qui vous plaisent. On peut remarquer le gros travail du studio pour avoir fait en sorte que notre héros change de statistiques et d’apparence en fonction de son équipement (cela peut paraître basique et anodin mais c’est un boulot titanesque pour les illustrateurs).
Au rang des autres éléments notables, j’ai remarqué une barre d’endurance habituelle qui se vide en réalisant des esquives ou des contres à l’aide d’un bouclier. Les sauvegardes se font au niveau d’une pièce centrale, et le monde sera divisé en quatre grandes zones, chacune ayant ses propres caractéristiques et ennemis. Il faut préciser que le jeu n’utilisera pas de génération procédurale, tout a été imaginé par l’équipe. Enfin, des parchemins seront cachés un peu partout afin d’en apprendre plus sur l’univers.
The Arcade Conclusion
À première lecture, on pourrait croire que je suis sorti blasé de mes deux rendez-vous chez The Arcade Crew, surtout après le second. On ne va pas se mentir, je suis un poil déçu. Blazing Chrome et Dark Devotion sont géniaux, pour le peu que j’ai pu en voir, mais je n’ai pas eu l’impression de voir des titres qui prennent beaucoup de risques. Nul doute qu’ils seront très bons, qu’on passera des heures à s’éclater avec eux, mais je voulais un petit plus qui me fasse dire que ce seront de futurs hits qui resteront graver dans les mémoires. Peut-être que les démos de la gamescom n’en montraient pas trop volontairement. Malgré tout, j’ai vraiment hâte de découvrir les versions complètes pour voir si je me suis trompé ou pas. Mais soyez sûrs d’une chose, la qualité sera au rendez-vous, et c’est bien la première chose que je cherche quand je teste un jeu. The Arcade Crew a sûrement trouvé le bon filon de chouettes titres indépendants (ou presque car cela reste un éditeur) à l’ancienne à surveiller.