Mardi, 11 h 00, je repose mes mains sur Edge Of Eternity

Après la surprise que fut la présentation du jeu Naheulbeuk, je savais déjà plus ou moins à quoi m’attendre avec Edge of Eternity, autre jeu du même distributeur et éditeur français. Cela fait quelques années que je suis le projet des sudistes de Midgar Studio et mes différentes escapades en Heryon m’ont toujours émerveillées. Malgré cet amour, je me suis toujours volontairement empêché de lancer le jeu chez moi depuis que je l’ai récupéré en échange de quelques euros lors de son financement participatif. La promesse d’un monde gigantesque et rempli de choses et d’autres me pousse à attendre la sortie définitive pour en profiter pleinement et ne pas me spoiler certaines parties. Ma rencontre avec deux personnes du studio lors de la gamescom était l’occasion de revoir la bête après deux ans de sevrage.

Deux démos et un enterrement

Le studio français avait apporté deux démos d’Edge of Eternity dans sa besace pour la gamescom. La première consistait à illustrer comment le jeu racontera son histoire à travers son gameplay et quelques cinématiques. On prend alors le contrôle du héros Daryon, la nuit avec plein de neige. La route est toute tracée jusqu’à des grottes, il ne se passe pas grand-chose mais comme je le disais, le but ici est de montrer les personnages discuter entre eux comme tous les jeux d’aventure et RPG du genre. Il s’agit d’un moment plutôt calme pour se poser et profiter du scénario. On remarque alors que le studio a fait un gros travail ces derniers mois sur les finitions. Le jeu est beaucoup plus beau qu’auparavant et ils ont voulu pousser l’immersion et le réalisme à fond en travaillant les expressions du visage. Déjà jolis de base, Daryon et Selene ont maintenant une bouche qui bouge de façon plus naturelle. Ce n’est pas encore parfait, mais on nous a promis une synchronisation labiale corrigée et propre calquée sur le parfait anglais du doubleur. Cela peut vous sembler bête pour proposition pour un jeu vidéo, mais il s’agit là d’un travail difficile et de longue haleine pour arriver à un résultat satisfaisant.

La deuxième démo offrait une zone d’exploration plus grande et plus classique pour un JRPG. On se promène au gré du vent, on admire les superbes décors et parfois on se bat contre la faune locale. Les monstres sont tous visibles sur la carte et diffèrent en fonction du biome visité. Une fois le combat enclenché, on garde peu ou prou les mécanismes expliqués lors de la précédente preview, c’est-à-dire un système proche de l’ATB de Final Fantasy. Vous choisissez l’action à réaliser, elle est enregistrée et stockée, puis elles sont toutes lancées dans l’ordre prévu par le game design. On trouve cependant un aspect tactique différent des références du genre avec un placement précis de vos unités. En combat, la carte est divisée par de gros hexagones et vous pouvez passer de l’un à l’autre grâce à une action afin de, principalement, passer dans le dos des ennemis pour faire plus de dégâts. L’autre intérêt est de les attirer vers l’un des gros cristaux qui émergent du sol afin de libérer une énergie provoquant des ravages sur les troupes adverses.

Si le sous-titre de ce paragraphe est un point racoleur, c’est parce que je n’ai malheureusement pas totalement pu profiter d’Edge of Eternity lors de mon passage. La machine hébergeant le jeu eu quelques soucis, plusieurs reboots ont gâché mon expérience. Mais rassurez-vous, le jeu est hyper propre, j’ai pu le constater avec une autre présentation faite juste à côté de moi au même moment. Je suis juste tombé au mauvais moment… J’ai cependant pu remarquer que les menus des bastons étaient plutôt bien pensés et ne contiennent pas des tonnes de menus à l’ancienne comme tous les RPG japonais depuis… toujours. Ici un appui sur une gâchette de la manette fait apparaître les actions classiques comme l’attaque ou le déplacement, alors que l’autre gâchette montre le menu de magie. Perturbant au début, on prend ses aises rapidement et j’ai trouvé cela ergonomique et plaisant.

Les grosses annonces de la gamescom

Bon ça, c’était pour se rassurer car Midgar communique fréquemment sur son jeu, il n’y avait donc pas de surprise sur le fait que le jeu soit propre et bien. Les annonces en Allemagne concernaient deux points très importants : le modding et l’early access.

Jérémy – que je rencontre depuis 2 ans et qui est à la tête du projet – est un technicien pur et dur. Les quelques fois où on s’est croisé, on a parlé de techniques de programmation dans le jeu vidéo et cette gamescom m’a encore plus surprise que les fois précédentes. J’aurais tendance à croire qu’il y a un esprit fou dans cet homme… En effet EoE va accueillir des mods hébergés et partagés via le Steam Workshop. On pourra presque modifier l’entièreté du jeu en changeant les modèles 3D des personnages, en ajoutant des quêtes secondaires, etc. Les possibilités semblent infinies car de l’aveu même de Jérémy, EoE deviendrait lui-même un framework de développement de RPG ! Une sorte de RPG Maker via Unity et le moteur d’EoE quoi. C’est juste fou ! Moi qui travaille dans l’architecture logicielle et particulièrement avec des plateformes de chargement à chaud de code, je connais un peu le délire de ce genre de framework, je suis donc admiratif de ce que Midgar souhaite réaliser.

Le second gros point était l’annonce d’une sortie du jeu prochaine sous la forme d’un early access sur Steam. Le 29 novembre, vous pourrez alors vous procurer le jeu et profiter du début de l’aventure. Midgar a pour but de sortir de grosses mises à jour régulières sous la forme d’épisodes. L’accès anticipé contiendra aussi le système de modding et le Modkit sera disponible peu après pour vous amuser avec les entrailles du jeu et commencer à partager votre travail sur le shop.

Il ne me reste donc plus longtemps à attendre et à profiter de la belle aventure promise. Réponse dans quelques mois.