gamescom 2018 – Harold Halibut, la pâte à modeler un jeu vidéo
Mercredi, 18 h 00, chez Curve Digital
Question. Top ! Œuvre animée à l’aide de pâte à modeler, je suis ? Je suis ? Si vous répondez Wallace & Gromit, vous avez raison. Et bon goût. Sauf qu’ici, vous auriez dû voir qu’il s’agissait d’un article sur un jeu vidéo. Je répète ma question et la changeant un peu : jeu vidéo animé à l’aide de pâte à modeler, je suis ? Oui madame au fond. Harold Halibut ! Très bien ! Dites-moi, n’auriez-vous pas lu le titre de l’article avant de répondre ?
Deutsche Qualität
Le titre des Allemands de Slow Bros. avait attiré ma curiosité il y a un moment déjà. Quand j’ai reçu l’invitation pour découvrir les jeux estampillés Curve Digital durant la gamescom, mon emploi du temps était déjà ultra blindé. Ma priorité était alors de le découvrir coûte que coûte. J’en ai aussi profité pour tester Velocity 2X sur Switch mais Harold Halibut était ma raison première d’avoir sacrifié ma seule heure de pause du mercredi. Et comme j’aime être surpris les jours J lors d’une rencontre, je ne m’étais pas trop renseigné sur le jeu.
Première grosse nouvelle, l’aspect pâte à modeler du jeu ne vient pas d’une modélisation 3D après des dizaines d’heures de boulot sur ordinateur. Le temps a été consacré à réellement créer les personnages et les décors en pâte à modeler, bois et tout autre matériel. Tout a ensuite été scanné en 3D puis incorporé dans le moteur du jeu vidéo. Cela en fait une œuvre avec un cachet comme nul autre. C’est tout bonnement magnifique. Ole Tillmann, le directeur artistique que j’ai rencontré là-bas, avait apporté quelques éléments qui sont d’une qualité de dingue, digne du travail de Nick Park.
L’histoire d’Harold
Ok c’est super beau, mais c’est quoi ? Harold Halibut est un titre qui ressemble tout autant à un Point & Click qu’un à jeu d’aventure, voire d’une promenade à la Edith Finch. On dirige notre bonhomme avec le stick de la manette dans cette station sous-marine. On peut aller où l’on veut (ou presque en fonction des besoins de l’histoire) et interagir avec tout un tas de choses pour enclencher des rouages ou débuter des conversations.
Sur la petite demi-heure de test, j’ai pu remarquer qu’on ne sera pas trop guidé, les habituels indicateurs mâchant tout le travail de recherche et de réflexion sont absents. Il faut donc bien lire et retenir les dialogues pour comprendre ce qu’il faut faire ensuite et où. Une fois les idées en tête, on cherche un peu, on demande notre chemin et on avance à petit pas. Les énigmes ne demandaient pas des combinaisons loufoques comme les ancêtres de LucasArts, tout est très bien décrit pour ne pas avoir besoin de faire chauffer les neurones plus de trente secondes.
Cette ambiance rococo restée dans les années 70 rappelle les bons moments passés aux côtés de BioShock. Il y aura beaucoup moins de violence (voire pas du tout, mais on ne nous dit pas tout) dans Harold Halibut par rapport au titre de 2K, mais on pourra compter sur une histoire forte. On nous promet une histoire avec quelques ramifications dans ce monde bloqué sous la mer après plusieurs dizaines d’années à voguer dans l’espace (on a atterri ici par urgence.) Le jeu doit sortir l’année prochaine et une chose est sûre : s’il ne marque pas son empreinte par son scénario (on jugera au moment venu), il a déjà laissé son empreinte parmi les plus beaux jeux vidéo.