gamescom 2018 – Retour au Fast FPS avec RoboQuest
Mercredi, 9 h 30, plusieurs rendez-vous à l’Indie Garden
Dans les années 90, le monde des FPS était dominé par le trio Doom, Quake et Wolfenstein. Les jeux vidéo d’Id Software étaient violents et rapides. Avec l’arrivée en 1998 de Half Life, la vitesse s’est légèrement réduite et les jeux de tir à la première personne se sont peu à peu transformés. On trouve désormais des balades en vue subjective mais une partie des créateurs tente de revenir à leurs origines. C’est comme cela que l’on a vu le génial Doom revenir d’entre les morts en 2016, et il s’est même révélé être l’un des meilleurs jeux de cette année. D’autres moins connus s’engouffrent aussi dans cette brèche pour tenter de faire un titre original mais avec les sensations de notre jeunesse.
C’est justement le cas de RoboQuest du studio lyonnais RyseUp. La démo présentée à la gamescom permettait de contrôler un robot à travers deux niveaux, avec un boss à la toute fin. Vous pouvez choisir votre classe parmi 4 – le nombre pourrait monter à 8 d’ici la sortie du jeu – afin de profiter de leurs avantages et faiblesses, tout en correspondant avec votre style préféré. Chaque avatar mécanique aura son lot de compétences actives et passives que vous pourrez améliorer au fur et à mesure des parties. En effet, RoboQuest est construit comme un Rogue-lite, c’est-à-dire avec les habituels décès définitifs et l’attribution de points gardés entre deux essais (les créateurs parlent ici de Meta Points et de Meta Rewards) pour modifier votre robot.
RoboRallye
Les chefs d’œuvre cités précédemment ont sûrement été une grande source d’inspiration pour RyseUp Studios, car les sensations sont très bonnes. Je ne suis pas un très bon joueur de FPS au clavier et à la souris – je sais, je n’ai plus aucune crédibilité quand je dis que je me débrouille mieux à la manette, punissez-moi, je suis très vilain ! – mais je me suis grandement éclaté durant une petite vingtaine de minutes. Le robot est très agile et les commandes répondent à merveille. Le premier environnement visité faisait penser aux canyons de Borderlands – sentiment prononcé par le côté cartoon des graphismes en cell shading – avec de longs et larges couloirs avec plusieurs branches. On saute partout, on court, on tire sans s’arrêter, le flot de violence est extrême.
Ça, c’est pour les bons joueurs. Armé de mes snipers, je faisais moins le malin. Viser avec un fusil normal n’est pas inné chez moi mais ajoutez une lunette de visée et les balles passent à des années-lumière de la cible. Le système aléatoire d’attribution d’arme n’a pas été gentil avec moi, tous les coffres cachés dans les niveaux m’ont donné des armes à longue distance. De cette manière, difficile de tracer sans skill. Mais une fois le fusil à pompe trouvé dans le second niveau qui était plus architectural – décor aux tons plus blancs et violets avec des passerelles, etc. – et donc plus dense, c’était un putain de plaisir à foncer dans le tas, de balancer ses pouvoirs et de faire pleuvoir les chevrotines.
RoboRogue
Je vais faire un autre parallèle mais cette fois-ci avec un titre beaucoup plus récent : Dead Cells. RoboQuest ne sera pas un simple jeu dans lequel on va enchaîner les différents niveaux et espérer choper la meilleure arme parmi les 60 ou 80 possibilités (nombre encore en pourparler en fonction du budget, etc.) Il y a aussi une histoire derrière, du mystère. Les personnes rencontrées en Allemagne sont restées plutôt vague sur le scénario ou le message derrière le jeu, mais on sait que l’histoire sera en filigrane tout au long de l’aventure et qu’elle sera importante. Du titre de Motion Twin – qui lui aussi tire ses références à droite et à gauche, je prends juste cet exemple car c’est le plus récent ultra connu – on retrouve aussi plusieurs environnements à visiter et des boss aux moments opportuns. C’est un vrai Rogue quoi. Sauf qu’ici on aura le droit à un mode en coopération, mais il n’y aura pas de matchmaking dans un premier temps (encore faute au budget restreint d’un tel jeu indépendant), vous devrez inviter vous-même vos amis.
J’ai beaucoup apprécié mon test de cette démo mais en revoyant du gameplay via la vidéo proposée ci-dessous, je me dis que pour un Fast FPS, ce n’est pas si fast. Les ennemis sont de vrais sacs à points de vie, il faut une tonne de balles pour s’en défaire et on ne transporte pas assez de munitions sur soi. Je sais que cela pousse les joueurs à échanger son équipement et à avancer aux points de rechargement, mais pour jouer sur le terrain de ses aînés, il faudra sûrement faire quelques concessions. À voir ce que souhaite promettre RyseUp Studios pour la sortie de RoboQuest… En attendant, le jeu est déjà très agréable et très joli, avec une bande originale qui tabasse mais s’il veut vraiment être fast, il faudra équilibrer son game design.
RoboQuest sortira en 2019 et vous pouvez déjà vous le mettre dans un coin de votre tête, car ce sera certainement une très bonne surprise.
Trailer
Vidéo de gameplay
Mise à jour 20 septembre 2018, 12 h 55 : la vidéo de gameplay que je mettais ici ne devait pas être diffusée car basée sur une vieille build et non répertoriée sur YouTube. À la demande des développeurs, je l’ai donc gentiment retirée car ce sont des personnes sympathiques (c’est généralement une requête que l’on refuse).