gamescom 2018 – Unto The End maîtrise ses combats à l’épée, mais pas que…
Mercredi, 9 h 30, plusieurs rendez-vous à l’Indie Garden
Une salle deux ambiances, tel fut mon premier ressenti après avoir vu Unto The End. Juste après Valfaris, dans la même petite salle fermée de l’Indie Garden, les deux grands bonhommes se voyaient remplacés par un homme et une femme. Il est rare de croiser des femmes dans cette industrie, je fus donc agréablement surpris (en dehors des femmes community manager, ça ne représente que 10 % des personnes que j’ai rencontrées en Allemagne.) Et ils sont en couple, chose encore plus inhabituelle mais heureuse ! Mais chose commune avec Valfaris, je ne connaissais quasiment rien du jeu. Face à cette présentation, je m’attendais alors à un jeu sympathique et peut-être plus mignon. Putain de clichés, je suis vraiment un gros con.
En garde
On a affaire à un jeu très punitif où l’apprentissage sera au centre de l’expérience. Votre Viking mourra souvent mais au lieu de tomber dans les travers habituels, le couple canadien préfère utiliser la référence qu’est Inside plutôt que celle des Souls. En vue de côté 2D, vous devrez donc explorer le monde à la recherche de votre famille. Tout comme le jeu de Playdead, vous allez faire face à des situations tendues où le premier essai sera souvent synonyme d’une mort atroce.
C’est monsieur qui prit la manette au début et tous deux de m’expliquer comment cela fonctionne. Madame est chargée des superbes graphismes, c’est donc son mari qui me montre précisément tous les détails du gameplay de combat car il maîtrise plus (n’y voyez aucun jugement de ma part, ce sont eux qui l’ont dit). Pour être tout à fait honnête, je crois n’avoir jamais vu de jeu aussi complet dans les possibilités d’action. C’en est tellement fou que je n’ai pas pu tout noter sur mon carnet, je suis resté bouche bée durant la présentation. Toutes les 30 secondes, Stephen arrêtait son discours pour sortir : « Ah oui, on peut faire ça aussi pour contrer ça. » Cela se rapproche fortement des combinaisons de Nidhogg, un génial titre de duel d’épée (achetez-le !) Vous avez plusieurs types de garde, en fonction de la hauteur, vous pouvez lancer des dagues, vous pouvez feinter, vous pouvez faire un saut d’attaque, etc. Je préfère ne pas tout dévoiler et vous laisser découvrir, mais croyez-moi, vous n’avez jamais vu autant de possibilités auparavant.
L’appel de la nature
L’entraînement terminé face à sa femme (dans le jeu hein), notre gaillard du nord s’en va à la recherche de sa famille. Tel un retour en arrière, le défilement se fait étrangement vers la gauche, comme si on voulait revenir à un état précédant. C’est perturbant mais tout à fait logique du point de vue narratif. L’histoire sera racontée de façon implicite, comme Limbo ou Inside justement. Il n’y aucun élément graphique à l’écran, juste les personnages et le décor. Tout est suggéré à l’aide de la narration environnementale.
Pour illustrer cela, on m’emmena dans une très belle contrée enneigée (Sara a fait un travail de fou), on avance comme dans les jeux inspirés, on saute de la même façon et là, on tombe sur un os. En face de nous, une bestiole inconnue. Les regards se croisent. Le jeu se transforme alors en puzzle géant : qu’allez-vous faire ? L’attaquer ? La laisser s’enfuir au risque d’appeler des renforts ? Vous approcher pour tenter de communiquer ? Vous allez essayer et apprendre. Tout comme Inside, si vous mourrez, vous recommencez juste avant, de nombreux points de passage ont été implémentés pour ne pas frustrer notre envie d’en apprendre plus.
Autre situation plus tard et autre rencontre. Alors qu’un combat allait s’enclencher, notre héros lâcha ses armes (c’est une autre action possible !) Il fut emprisonné et poussé dans une grotte. Il arriva à se libérer puis tua ses geôliers, et enfin sorti de la grotte pour continuer d’avancer. Le démonstrateur repris une sauvegarde juste avant le combat et changea son issue en éliminant tout le monde : pas de passage dans la grotte. En fonction de choix pourtant anodins, l’environnement et le comportement des autres changent du tout au tout.
Vivre, mourir, recommencer
Mais je voyais que ces deux filous avaient encore plein de cordes à leur arc. Ils me montrèrent alors un dernier endroit où deux monstres dotés de lance s’opposent à notre avancée. Ici, impossible d’esquiver, le combat est obligatoire. On me donna la manette avec pour simple but de découvrir comment passer ce moment. Je descendis la petite falaise et splash le Viking. Deux lances dans les dents, ça ne se répare pas chez le dentiste. Unto The End vous pousse alors à contrôler le comportement des ennemis, à les séparer les uns des autres, et même d’utiliser leurs attaques contre les autres. C’est alors que je me suis retrouvé entre les deux adversaires après une petite roulade, puis une autre pour échapper au premier jet qui arriva dans le poitrail du premier monstre. Je m’équipai alors de la lance pour l’envoyer à mon tour tel un Jan Zelezny sous emphet’. Quel moment intense, de sueur et de fierté. Le flow est réel et mortel, on se croirait dans les meilleurs films d’action, c’est trop cool.
Pour terminer, on me reprit la manette puis montra deux autres manières passer ce combat. Cela m’a achevé. En plus de proposer une belle aventure, ce couple venu du Canada semble avoir aussi développé le jeu de combat à l’épée le plus complet jamais créé. C’en est tellement fou que je n’arrive toujours pas à m’en remettre. Il faut maintenant espérer que tout cela ne soit pas vain et que le récit soit à la hauteur de toutes les espérances que je peux avoir envers Unto Then End.