gamescom 2018 – Valfaris, la violence venue de l’espace
Sommaire
Mercredi, 9 h 30, plusieurs rendez-vous à l’Indie Garden
Parfois, j’aime découvrir des jeux sans trop en savoir. Sans être journaliste de métier (ni journaliste tout court, contrairement à ce que beaucoup comme moi prétendent…) je reçois beaucoup de propositions de rendez-vous avant la gamescom. De part mon métier et ma vie privée, le temps consacré à apprendre de nouvelles choses sur le jeu vidéo est très restreint. C’est donc souvent à travers des communiqués de presse ou des invitations que j’apprends l’existence d’un nouveau titre. Si je m’étais un peu renseigné sur Valfaris avant d’accepter de rencontrer ses créateurs, je ne serais sûrement pas ici pour vous en parler.
Dans la petite salle de l’Indie Garden, à l’abri des regards indiscrets, deux grands gaillards s’assirent à côté de moi. Le premier avec un accent anglais fort prononcé commence à me présenter le jeu tranquillement. Ça semble vraiment cool. La deuxième personne, qui gère la communauté à travers l’éditeur Digital Uppercut, prend la manette et commence à jouer. Putain c’est trop cool ! Il enchaîne ensuite avec la phrase qui m’a fait mouiller le caleçon : « Ce sont les créateurs de Slain. » À ce moment-là j’ai voulu m’enfuir pour me réfugier sous n’importe quel bureau et me mettre en position fœtale.
Retour rapide en enfer
Slain puis Slain: Back from Hell sont un seul et même jeu. Le premier a été mis aux oubliettes après avoir été brûlé vivant face à sa calamité. Après un renommage et plus de travail, le jeu est ressorti en 2016. À l’époque j’avais reçu le jeu pour le tester et vous en parler. Si vous ne trouvez pas trace du titre ici c’est qu’il est tout simplement ignoble. Non pas au niveau de sa réalisation mais sur sa difficulté. Je sais que je ne suis pas un très bon joueur mais les pièges planqués partout, les ennemis qui attaquent alors qu’ils sont hors champ, et j’en passe, en font un excellent candidat pour la rage du Joueur du Grenier. Et la mienne. J’ai donc lâché l’affaire.
Voici une vidéo sur Slain: Back from Hell que j’ai enregistrée il y a un peu plus d’un an. Une deuxième est disponible dans laquelle je rage beaucoup…
Sortie des enfers
Ma psy m’a dit qu’il fallait lâcher prise, c’est pourquoi je vous en parle aujourd’hui. Ça permet de se débarrasser de ses démons. Mais revenons à nos moutons, voulez-vous. Valfaris est une suite légitime à Slain. C’est l’enfant héritier d’un gameplay à l’ancienne avec de gros pixels qui tachent et du gros métal qui font vibrer mes cordes musicales. On retrouve un jeu à défilement horizontal, en 2D donc, mais avec beaucoup de verticalité tout de même. Le jeu fait la part belle à l’action avec des tonnes d’ennemis à trucider à l’aide de la grosse trentaine d’armes à votre disposition. Mention spéciale au canon-laser-lasso du plus bel effet.
La difficulté sera au rendez-vous avec des ennemis nombreux et des patterns de tirs coriaces. Les développeurs ajoutent un autre degré de challenge, car vous serez en charge de sauvegarder votre progression (le jeu peut sembler avoir une gueule de Rogue-lite mais ce n’en est pas un.) Des cristaux sont à récupérer dans tous les niveaux et vous pouvez décider de les utiliser, soit pour enregistrer votre avancée sur l’un des points prévus à cet effet, soit pour améliorer votre équipement. Trois emplacements par arme sont prévus, et pour avoir vu les flingues et les épées au niveau maximum, c’est ultra dévastateur et kiffant. Il faut alors se forcer à parcourir toute la carte, rechercher les salles secrètes, pour se mettre bien pour la suite.
Slain est mort, vive Valfaris
Les premiers niveaux avec un style très Giger sont là pour débuter et maîtriser toutes les subtilités du gameplay. Mais très vite on sent qu’on n’est pas là pour enfiler des perles. Malgré un sentiment de puissance énorme, on a la mauvaise impression que l’univers tout entier veut vous faire du mal. Et pas juste avec un couteau, la lame a été trempée dans du poison, rempli d’hépatite, de maladies et de sangs de vos parents, le tout saupoudré de verre pilé : ça va être très sale. Les boss ne laissent aucun répit, les salles à défendre font apparaître des ennemis partout, bref c’est très tendu. Une chose est sure, je suis toujours aussi nul…
Comme je le disais, si je savais que Valfaris était le digne héritier de Slain, j’aurais sûrement esquivé le rendez-vous en trouvant un prétexte débile. Mais cela m’aurait empêché de découvrir un jeu qui a apparemment appris de ses erreurs passées pour créer un titre salvateur plein de belles promesses et de sang.