Jeudi, 12 h 00, chez Konami, encore

Je le dis souvent, je ne suis pas un grand défenseur de la réalité virtuelle. Bien que cette technologie soit intéressante sur bien des aspects, j’ai toujours pensé qu’elle n’avait pas sa place dans nos foyers à cause du manque cruel d’expériences qui valent le détour. Il y a aussi un facteur important : pour s’équiper d’un dispositif sur PC, il faut débourser par moins de 1 000 euros pour du matériel correct. Le meilleur rapport qualité prix revient au casque de Sony car l’achat d’une PlayStation 4 et du PS VR peut monter à 600 € dans le meilleur des cas. Cela reste quand même une belle somme. Cela vaudrait-il le coup de s’endetter pour jouer à Zone of Enders en VR ?

Vous me direz qu’on peut très bien profiter de Zone of the Enders: The 2nd Runner M∀RS sur une télévision 4K, car ce remaster du second titre de la saga a aussi bénéficié d’un lifting augmentant la résolution du titre. Certes, mais je rétorquerais qu’un écran Ultra HD de qualité coûte aussi cher voire plus qu’un casque de réalité virtuelle. À vous de voir. Dans tous les cas, cette réédition que j’ai pu découvrir chez Konami lors de la gamescom est très propre.

ZoE 1 et 2

Reposons rapidement les bases. Zone of the Enders – aussi appelé ZoE (prononcez Zoé, comme le prénom) – est une saga de deux titres très reconnus dans le milieu du jeu vidéo. Dans un contexte de conquête spatiale, des divergences commencent à apparaître entre le gouvernement interplanétaire et les colonies. On retrouve alors les querelles habituelles comme dans les animés Gundam ou le jeu Halo : des groupes se montent pour renverser la dictature terrienne. Dans le premier jeu, vous contrôlez un jeune homme qui tombe par hasard sur un robot surpuissant, le Jehuty. À son bord, vous allez vous défendre et éliminer les menaces qui vous font face jusqu’à un combat final contre Anubis, un autre robot aussi puissant que le Jehuty. Mais Leo (vous) perd et se voit contrait de s’enfuir. Six ans ont passé et ZoE 2 commence. On change de protagoniste mais le Jehuty est toujours convoité. Votre rôle sera de le protéger mais aussi défendre la galaxie d’une certaine menace.

À l’époque, le jeu offrait une expérience forte en rebondissements avec un gameplay très propre et rapide. Si cette version M∀RS garde exactement le même feeling, elle se met à jour vis-à-vis des technologies actuelles comme la 4K et la réalité virtuelle. Il faut avouer que Zone of the Enders est un très bon candidat pour la VR car l’expérience prouve que les meilleurs jeux sont souvent ceux qui vous placent dans un cockpit.

ZoE 4 K

Après sa présentation, la représentante de Konami a proposé à quelqu’un de jouer devant tout le monde afin de montrer la puissance de ce titre Ultra HD. Comme personne ne se portait volontaire, j’ai pris la manette et parcouru la démo – elle est aussi disponible gratuitement sur PS4 et Steam – qui se situe au début du jeu. On est déjà à bord du Jehuty et quelques vagues d’ennemis arrivent pour vous apprendre à contrôler la machine. C’est très intuitif, on reprend les réflexes identiques à ceux de la version PS2 ou PS3 (celle que j’avais faite). Le boss à la fin est très cool et demande une certaine stratégie et de bien connaître toutes les capacités de notre arme massive pour le battre.

Première remarque, c’est le même jeu qu’auparavant. C’est juste plus propre que la version PlayStation 3, mais je n’ai honnêtement pas pris une claque avec la 4K. Oui l’image est en très haute-résolution, mais il y a un certain grain, le même que celui d’origine, qui empêche de prendre une baffe. Je suspecte plus une application d’un élargissement (upscale) plutôt que des textures retravaillées de zéro. Mise à part cela, c’est très joli et très fluide.

ZoE VR

Il faut cependant avouer que je n’étais pas là pour la 4K. Paradoxalement à mes convictions, la VR était pour moi l’attrait majeur de cette nouvelle sortie. J’ai donc eu la chance d’essayer ZoE 2 avec un Steam VR, le casque de Valve. Premier essai avec cette nouvelle version et je suis plutôt impressionné. Le casque est cependant un peu lourd et la grille de pixels est encore visible mais la qualité générale est bluffante. Pour ce qui est de l’essai dans le Jehuty, c’est une réussite. On peut regarder autour de soi pour découvrir l’entièreté du cockpit, on voit ses membres virtuels, et on peut voir les ennemis arriver de toute part. Mon gros regret est que les contrôles se font avec la manette de PS4 et non les contrôleurs dédiés du casque. Je n’ai quasiment pas souffert de cinétose, chose incroyable pour un jeu très rapide où le robot se téléporte presque dans tous les sens. J’ai toutefois souffert lorsque le Jehuty avançait tout droit alors que j’avais la tête tournée. Mais une fois ce détail connu et corrigé, l’expérience fut exaltante même comme le boss final où l’action est plus folle qu’avant.

La vue de la version en réalité virtuelle

Je pense qu’il me serait impossible de faire des sessions de plus de vingt ou trente minutes, car si sur le moment j’allais bien, j’ai dû mettre entre 5 et 10 minutes avant que mon corps se dise que je suis revenu dans le monde réel. Merci à la personne de chez Konami de m’avoir accompagné, car je ne m’attendais pas à être autant chamboulé. Pour finir la campagne un casque vissé sur la tête, il vous faudra être patient, car elle est estimée entre 6 et 8 heures, soit plusieurs jours de jeu. Ou vous pouvez le faire d’une traite si vous avez le cœur bien accroché (ou un grain).

Zone of the Enders: The 2nd Runner M∀RS est déjà disponible sur PlayStation 4 et Steam, et cela ne coûte que 30 €, ce que je trouve très honnête. Attention, le premier jeu n’est pas compris dans ce remaster (le plus gros défaut selon moi.) En plus de la compatibilité avec les grosses télévisions et les casques VR, le jeu est doté d’un hangar 3D pour visionner les robots du jeu sous toutes les coutures. Si vous n’avez pas fait ce grand jeu, je vous le conseille vivement. Ce conseil est d’autant plus fort si vous possédez un PlayStation VR ou un Steam VR car faire l’aventure dans le cockpit du Jehuty a quelque chose d’unique et plaisant.