PAX Paris 2018 – Interview d’Adrien Forestier + preview Orphan Age
Quelles sont les personnes les plus aptes à parler d’un jeu vidéo ? Les créateurs bien sûr ! Et que se passe-t-il quand on les laisse décrire leur oeuvre sans interruption ni question chiante ? Enfin si, quelques questions chiantes quand même sinon ne sera pas drôle. Cela génère une espèce d’interview où les membres du studio interviennent pour nous faire découvrir leur jeu avec beaucoup d’amour. Voici « Parle à mon dev », une émission enregistrée en direct des différents événements dans lesquels nous nous déplaçons.
Pour ce neuvième épisode, nous avons interviewé Adrien Forestier, fondateur de Studio Black Flag. Adrien s’occupe un peu de tout et aime s’appeler le « Rémy Bricka » de Black Flag pendant qu’il travaille sur Orphan Age. Nous avons vu ce jeu il y a presque deux ans durant une gamescom. Malgré la présence du jeu pendant quelques événements, nous n’avions pas pu remettre la main sur le jeu.
Présentation du jeu
Durant la PAX Paris, j’ai enfin pu mettre les mains sur Orphan Age pendant une bonne demi-heure. Comme je le présentais il y a presque deux ans, ce jeu ne sera pas votre ami. Le but, faire vivre (ou plutôt survivre) des enfants dans un monde dystopique dégueulasse où les adultes ont été emmenés dans des camps. Mais pas des camps de vacances sous une bulle à se la couler douce. Tout le monde en chie dans cet univers et imaginez des enfants qui doivent se débrouiller. Bah ce sera encore plus difficile de survivre quand tu n’as rien appris, ni parent à tes côtés.
Présenté comme un Sims hardcore, Orphan Age affiche une tonne de données à l’écran représentant des choses comme le bonheur, la fatigue, la faim, etc. Reprenant les dures règles des jeux de survie, il faut ici penser à fouiller, fabriquer mais surtout ne pas oublier que l’on a affaire à des gosses. Et que veulent les mioches ? Fouiller les cadavres ? Esquiver les soldats ? Crafter des pieds-de-biche ? Bah non ! Les enfants veulent s’amuser sans avoir à vérifier les stocks de bouffe le soir avant d’aller se coucher. Poussez-les donc dans leurs retranchements et ils bouderont, ce qui pourrait vous coûter cher.
Preview de la démo
La démo présentée à la PAX nous faisait démarrer le jeu avec un éditeur de personnage. Dès le début, on ressent l’histoire d’amour d’Adrien pour les jeux de rôle car en plus des points d’attributs classiques à distribuer, on choisit des traits caractérisant son avatar (je ne les ai plus en tête exactement…) On se retrouve ensuite dans un petit bâtiment fermé dans lequel il va falloir chercher des éléments basiques comme des planches ou des clous afin de fabriquer de nouvelles choses.
La phase de craft est importante car nécessaire à votre survie. On peut créer un coin de feu, une douche, des lits, des étagères pour stocker la nourriture, des pieds-de-biche pour ouvrir des portes, etc. Le jeu propose un assez long tutoriel bien pensé pour comprendre cette mécanique (on doit fabriquer les éléments de première nécessité au départ) ainsi que les fouilles et les différentes jauges de statistiques. On peut évoluer assez rapidement en forçant les mioches à travailler mais on se rend compte rapidement que le moral peut tomber en flèche.
Cet état d’esprit est le morceau le plus important d’Orphan Age car à la différence d’un Dead in Vinland, par exemple, je le rappelle, ce sont des enfants. N’oubliez donc pas de les faire jouer ensemble, de les faire discuter, de les rassembler autour du feu car dès la première salle débloquée (l’étage de l’immeuble où vous commencez contient deux pièces bloquées), vous rencontrerez des cadavres d’adulte. Et là paf, morale à zéro sans avoir accès à un psy ou à des antidépresseurs.
C’est bien beau de faire le tour de votre 100 mètres carrés privatisé mais vous en aurez certainement marre de manger des cailloux au bout d’une semaine à force d’avoir raclé tous les tiroirs. Il faudra donc penser à explorer la ville pour débloquer de nouvelles choses afin d’espérer arriver à la fin du jeu (qui est plus ou moins secrète même si on sait qu’on pourra tenter de sauver les adultes). Ce moment est plus passif car on choisit simplement l’action à réaliser dans une interface simplifiée genre dialogue d’un visual novel. Ici des « jets de dés » seront faits pour savoir si les actions seront réussies. Une chose est sûre, cela vous prendra possiblement énormément de temps car la cité est énorme !
Orphan Age extended universe
Un autre jeu était présenté lors de la PAX. Orphan Age Diaries a été réalisé par un studio ami, Nova-box, spécialisé dans les histoires narratives et interactives. Diaries va raconter l’histoire d’un petit garçon recueilli par d’autres enfants déjà rodés dans l’exercice de la survie orpheline. Ce visual novel a pour but de présenter l’univers crasseux d’Orphan Age et de comprendre ce que vivent les petits et ce qui va aussi vous arriver dans le jeu principal.
J’ai eu l’occasion de tester Diaries il y a plusieurs mois, tranquillement chez moi, et je vous en parlerai bientôt (si autorisation d’Adrien) au moment du Kickstarter du jeu. Ce petit jeu supplémentaire sera offert à toutes les personnes offrant de l’argent durant la campagne de financement participative. Et oui Orphan Age lancera un crowdfunding car il va falloir payer des personnes pour peaufiner le jeu avant la sortie définitive.
L’interview
Pour terminer, je vous laisse avec l’interview audio d’Adrien. On y cause de la genèse du jeu, de conseils pour les créateurs de jeux vidéo, du futur Kickstarter, etc.