Le Stunfest 2018, c'est fini. Snif je veux y retourner. Au pire j'ai des photos

Le Stunfest est terminé depuis quelques jours déjà. Après trois journées passées à Rennes dans l’atmosphère chaleureuse du Liberté, le retour à la réalité est difficile. Le lundi post festival fut une espèce de coma artificiel car gambader durant un long week-end, terminer avec des développeurs indépendants au restaurant jusque minuit passé, puis enchaîner cent bornes de route, ça pique grave. Merci la journée de solidarité pour se reposer… Le mardi, il faut retourner au boulot, ce qui est un peu la déprime. Le soir, on se met devant son PC pour propager la bonne parole : vous avez loupé une très belle édition et vous êtes obligé.e de venir lors de la prochaine !

Comme je le présentais lors dans l’article dédié, le Stunfest est un vrai festival de jeu vidéo. Ce n’est pas un salon comme peut le faire la PGW, c’est plus un événement regroupant plusieurs domaines autour de ce domaine, comme a pu le faire la PAX. Le festival rennais s’étendait sur plusieurs jours – vendredi, samedi et dimanche dans la salle du Liberté, d’autres jours ailleurs dans la ville – et offrait une expérience vidéoludique complète.

La première raison d’être du Stunfest est son axe versus fighting. Le festival a vu le jour grâce à ses tournois de jeux de baston et le monde entier vient à Rennes pour s’affronter sur les gros titres à la mode, ou même des ancêtres toujours plébiscités comme Street Fighter 2X. Ensuite sont arrivées les bornes d’arcade et les consoles retro, évolution naturelle car les vrais compétiteurs (de 2X par exemple) se la mettent encore et toujours via les bornes. À ma grande surprise, cette édition 2018 était assez pauvre en bornes et consoles en libre-service, en comparaison des précédentes où pullulaient ce genre de matériel. Il est vrai que l’espace de cette grande salle était plus vivable avec de grandes allées et moins de stands collés les uns aux autres. Certaines grosses bornes ont été mises à l’extérieur, sous des tonnelles, notamment les bruyantes comme Taiko No Tasujin (le jeu avec les tambours Taiko). Ce qui peut donner l’impression d’avoir moins de bornes alors qu’elles ont juste été écartées… Par contre, ce qui est sûr, c’est qu’il y avait moins d’associations avec des consoles retrogaming libres pour s’amuser. Dommage…

Dommage pour les personnes que cela intéresse en premier lieu. Je ne dis pas que les anciennes machines ne me plaisent pas mais une grosse zone de jeux vidéo indépendants était placée au rez-de-chaussée du Liberté. Les développeurs ayant déjà exposé au Stunfest et n’étant pas en compétition se sont retrouvés à cet endroit, aux côtés d’un écran géant et d’une petite zone afin de présenter leur titre dans les meilleures conditions. Même un peu caché derrière deux gros poteaux, les métalleux de Double Kick Heroes accueillaient la foule au doux son d’Elmobo avec deux très belles bornes qui donnent trop envie. D’autres très bons jeux comme Dead Cells, Domiverse ou Steredenn étaient dans la même zone. Et on pouvait aussi retrouver CHOP tout seul dans son coin et bien tranquille pour organiser ses tournois.

À l’étage, outre la grande salle qui accueillait principalement les concerts, on pouvait trouver les jeux indé en compétition. Cinq membres plus ou moins anonymes (je salue Aline qui a fait jury anonyme car c’est plus fun selon elle !) devaient désigner un grand gagnant ainsi qu’un prix espoir. Pour le délire car Stunfest oblige, un prix spécial a été donné à Served grâce à son univers visuel dans le jeu mais aussi en dehors car toutes les personnes sur place étaient déguisées en garçon de café. Et comme je le disais, c’était un pur délire car ils ont gagné de la bière ! Plus sérieusement, le prix du public a été donné à Sumocrats à la suite de votes par internet. Koloro, sorti sur Steam il y a quelques heures, a reçu le prix espoir du jury. Pour terminer, la grosse surprise fut l’annonce du grand gagnant. Enfin… la surprise a été gâchée par une boulette de la régie vidéo car le trailer a démarré avant l’annonce. Mais passons, cela peut arriver. C’est donc Orphan Age, le super jeu de gestion de survie enfantine qui a remporté la grande palme du jeu vidéo indépendant. Cela m’a fait énormément plaisir pour le studio Black Flag car comme le disait Adrien dans son interview, c’est un jeu vraiment spécial pour lui.

Si le JV indé vous intéresse, sachez qu’une page itch a été spécialement créée afin de lister et acheter certains jeux présents lors de l’événement : https://itch.io/c/315254/indie-stunfest-2018.

Même si j’ai pu essayer une bonne douzaine de jeux – avec des présentations qui arriveront, vous pouvez vous en douter – il m’a été impossible de tester l’ensemble des titres présents durant ce week-end breton. Ma plus grande déception est de ne pas avoir mis les pieds du côté des jeux étudiants. Même en trois jours, il est compliqué de tout faire tout seul car il y a beaucoup de choses à faire durant le Stunfest. En plus de jouer comme je le décrivais auparavant, le festival est aussi une occasion rêvée pour participer à des concerts, des conférences, des performances ou des grandes finales de compétitions.

Si je n’ai pas pris beaucoup de temps pour m’éclater avec du gros son le samedi soir, et malgré une superbe prestation de The Other Days, j’ai préféré me concentrer sur la finale de Dragon Ball FighterZ, le magnifique jeu de baston de Arc System Works et Bandai Namco. Alors que j’avais loupé la finale lors de la Gamers Assembly, je rongeais depuis mon frein à l’idée de voir des stars se la mettre sur ce titre. Je peux vous dire que j’ai été servi ! La star actuelle est un Japonais au pseudo de GO1 (prononcez GO Ichi), il a gagné tous les tournois auxquels il a participé. Le Stunfest n’a bien entendu pas fait exception car malgré un Dogura très en forme, GO1 a remporté la victoire. Et quelle victoire ! À l’issu d’un match magnifique entre les deux Japonais, la foule était en délire face à un niveau tellement dingue qu’on pourrait se demander si on n’avait pas affaire à des machines venues d’ailleurs !

Comme les autres jours, j’ai malheureusement mis de côté les conférences pour me concentrer à ce qui se passait au Liberté (les conf se situaient en face). Je suis donc allé voir un speedrun de Stay Safe, un super jeu de course futuriste alliant des éléments de platformer, sorti le 22 mai sur Steam. J’aurai l’occasion de vous reparler bientôt avec en plus une interview d’une personne du studio. Pour revenir à la performance, les équipes du « Stun » ont invité de grandes personnalités pour commenter et réaliser des temps de dingue sur le jeu. Bien entendu ce n’est pas le seul titre qui a été montré mais Stay Safe est un peu un chouchou depuis que je l’ai vu à la PAX.

Voici un exemple de performance réalisée durant le Stunfest :

J’ai aussi assisté à quelques matchs de la finale de Street Fighter V organisé pour le Capcom Pro Tour, organisme qui gère les gros tournois sur ce jeu. J’ai pu voir le très célèbre Japonais Daigo (oui encore une personne du pays du soleil levant !) qui a malheureusement perdu. Je m’en suis allé comme un prince après afin d’aller manger car il faut avouer qu’à cause du rythme dicté par le Capcom Pro Tour avec des analyses entre matchs par des Américains sur place mais pas diffusés sur le grand écran, on perdait un temps monstre entre deux rixes. On voyait les commentateurs français comme Ken Bogard en train de ramer, frustrés, pendant ces temps morts. Et comme il n’est pas aisé de manger dans l’enceinte du festival sans vouloir de crêpe, bah on est sorti dans le centre de Rennes manger. C’est surement le gros point noir de ce week-end : la bouffe ! Un stand de galettes et crêpes, certes très qualitatif et pas trop cher, associé à deux food trucks très classiques (dont un de burgers…), mais ça fait léger.

Résultat des finales des compétitions de versus fighting – sous le format « 1re place / 2e place / 3e place :

Street Fighter V Arcade Edition : Fujimura / INFILTRATION / Oil King
Dragon Ball FighterZ : GO1 / Dogura / Tachikawa
Tekken 7 : Gunni / GEN1US / POONGKO
Super Smash Bros.for Wii U : Ogey / TheFlow / Pur Gars
Super Street Fighter 2 Turbo : Last Attack / Ta gueule Robocop ! / Le piège du hado
Guilty Gear Xrd REV 2 : Kazunoko / GG player / Nyphi7
Capcom vs. SNK 2 : POONGKO / NyChrisG / Waldo
Street Fighter III: 3rd Strike : CoCoTaYoX / NYChrisG / Buffy contre les vampires

Tous les résultats ne sont pas encore présents sur le site mais voici le lien détaillé si cela vous intéresse : https://smash.gg/tournament/stunfest-2018-1/events.

En bilan de cette édition 2018 du Stunfest, je peux aisément dire que c’était une grande réussite. Il y avait de très belles compétitions, des concerts cools, des conférences intéressantes (je suppose), beaucoup de jeux et surtout une superbe ambiance. Le festival rennais a toujours baigné dans une atmosphère agréable et très familiale. Cette année n’a pas fait exception. Si je devais être un gros connard rabat-joie, je dirais que je préférais quand cela se passait à l’INSA mais on peut tout à fait comprendre que 3 Hit Combo, l’organisateur, ait eu envie de s’agrandir et de rendre le Stun plus fort (une interview est justement en cours de montage pour vous en parler.)

Si on met de côté le choix de la bouffe qui est très limité (au pire c’est dans le centre-ville, il y a du choix ailleurs), le prix des billets sur place était un gros point noir. Soixante-cinq balles pour trois jours, cela gratte ! Même avec des concerts et tout ce que j’ai décris, difficile de se faire un week-end en famille ou entre potes au dernier moment sans se demander si les 65 euros valent le coup. Il y avait bien sûr des places moins chères vendues plus tôt mais elles sont parties vites. Et avec la gare fermée cela n’aide pas à attirer les foules (bouh la SNCF !) Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : les couloirs du Liberté étaient loin d’être désertiques ! En effet 11000 personnes étaient attendues (source), nous attendrons les vrais chiffres des organisateurs bientôt.

Mais bon bref on s’en fout, c’était très bien et il faudra absolument venir la prochaine fois ! Restez bien au courant sur les réseaux pour savoir quand aura lieu le prochain Stunfest et s’il y aura des places vendues en avance moins cher. Dans tous les cas, prévoyez un week-end en mai car ce sera surement génial comme cette année.