Test jeu vidéo – AER – Memories of Old (PC)
Durant mes années au lycée, les deux cours que je voulais absolument louper étaient le français et la philosophie car ne comptaient pour moi que les nombres et non pas ces trucs inutiles où l’on ne fait que lire des bouquins d’hommes décédés il y a plusieurs décennies. Rien ne vaut un bon comic book mais je m’égare. Quand j’ai en face de moi une histoire alambiquée qui semble merveilleuse, je tombe toujours sur un dilemme : je suis incapable de la comprendre et je ne sais donc pas la juger. Preuve en est : le six de moyenne en philo durant ma terminale (avec un six au bac pour couronner le tout). L’histoire de AER – Memories of Old est-elle bonne ? Il n’y a surement pas de bonne réponse, c’est pour ça que je détestais ces deux cours au lycée car rien de permet de valider ce qu’est une bonne histoire alors que 1+1 fera toujours 2. Du coup je vais juger avec le cœur et ma sensibilité.
Vous êtes Auk, une jeune femme se réveillant avec la grande tâche de sauver le monde. Elle reçoit rapidement le pouvoir d’une lanterne magique pouvant faire ressortir des choses cachées au commun des mortels et c’est avec cette habileté qu’elle partira s’envoler tel un Green Lantern à la rescousse du monde. Votre réalité a déjà pris cher il y a de nombreuses années lors de la Dislocation, un événement qui a détruit la planète et l’a transformée en de petits archipels flottants. Comme vous pouvez vous changer en oiseau, vous êtes la seule personne capable de vous balader librement dans ce monde ouvert à la recherche d’indices et d’objets qui serviront à contrer le Néant, une entité malfaisante emprisonnée qui semble être sur le point de sortir de son trou pour en faire de plus gros.
AER se veut être un jeu d’aventure poétique où la main du joueur n’est tenue que par un fil conducteur très simple : vous faites ce que vous voulez, vous allez où vous voulez mais il faudra à un moment suivre la trame principale pour arriver au bout de l’aventure. La progression plutôt naturelle grâce à un level design bien pensé vous amène rapidement à un camp peuplé d’humains classiques (vous voyez au loin de la fumée qui attire l’œil) qui vont faire office de guides durant votre pèlerinage : trois morceaux d’un objet important sont à récolter dans trois donjons et une fois assemblés, une grande tour s’ouvrira pour terminer votre voyage. L’ambiance générale est magnifique, surtout durant les phases d’envol avec une sensation de liberté grisante et une bande originale parfaite nous poussant à uniquement battre des ailes plutôt que de continuer notre basse besogne.
Que ce soit dans les airs ou sur Terre, Forgotten Key a créé un univers onirique propice à la balade et la contemplation. À chaque coin d’île se trouve un temple, des animaux ou un paysage à admirer. On se surprend à s’arrêter face à un endroit qui attise la curiosité et juste regarder ce qui se passe. Parfois vous trouverez des écritures issues d’un autre temps afin d’en apprendre plus sur AER. Très poétiques et énigmatiques ces textes raviront celles ou ceux issus de cursus littéraires. Pour les autres comme moi, même si la traduction française est impeccable, on se retrouve rapidement enfouis sous les termes précis du lore avec une tonne de concepts à emmagasiner pour essayer de tout piger. Cela est passé totalement à travers moi (1) mais j’ai pu ressentir une réelle émotion de par l’image, le son et le voyage.
Les quelques donjons d’AER ne jouent pas dans la même cours que le monstre Zelda car ici les développeurs veulent plus jouer sur la corde sensible des spectateurs qu’avec leur intellect. La progression se fait sans heurt et ne demande pas d’avoir fait une école d’ingénieur pour venir à bout des énigmes car il suffit de suivre les tracés naturels induits d’un level design exemplaire : une lumière bien placée par ici, une cinématique d’ouverture de porte par là permettent de comprendre en un instant où il faut se diriger. De plus les créateurs ont eu la bonne idée de ne placer aucun ennemi dans les différents endroits visités, prouvant encore plus leur volonté de proposer une promenade plus qu’une lourde corvée.
Cette légèreté de ton avec une ambiance touchante servent en tout point le propos d’AER – Memories of Old qui veut proposer une belle balade malgré le but final qui est d’empêcher le Néant de noircir le cœur des gens. C’est beau, ça fonctionne à merveille mais AER a-t-il voulu en dire plus via les indices parsemés dans son superbe univers ? Je ne saurais jamais vous répondre car la seule chose que j’ai vécue était cinq heures de bien être et de liberté.
(1) peut-être aussi car j’ai joué juste après mon opération et que je suis totalement claqué…
Fiche du jeu
Titre : AER – Memories of Old
Style : aventure poétique
Développeur : Forgotten Key (Suède)
Éditeur : Daedalic Entertainment
Sortie : 25 octobre 2017
Plateformes : Windows, MacOS et Linux. Plus tard sur PlayStation 4 et Xbox One
PEGI : 7 (peur)
Prix : 15€
Langues : français disponible
Site officiel : http://forgottenkey.se
Informations à jour au 23 octobre 2017
Let’s play de AER
Notre avis final sur AER
Pas besoin d’avoir fait L pour apprécier AER si vous avez une certaine sensibilité. Les personnes plus intelligente ou littéraires que moi seront profiter d’un tout autre message distillé par Forgotten Key sur la valeur humaine ou un truc dans le genre. Si vous aimez la belle musique ou la beauté en général, vous aimerez AER. Ça ne restera peut-être pas dans les annales du jeu vidéo mais ça restera un moment dans votre petit cœur si vous souhaitez vous évader quelques heures en ne pensant à rien d’autre que la liberté offerte par ce jeu.
Les plus : magnifique / bande son majestueuse en vol / très belle balade / décors superbes / donjons malins sans réel casse-tête
Les moins : quelques saccades surement dues à la version preview / bande son moins bonne dans les donjons ou sur terre / mixage sonore loupé lors des transitions entre les archipels / c’est quoi AER ?
[alert type=green]Bien être / 20[/alert]
[alert type=white ]Testé à partir d’une version review sur PC (version disponible à la presse avant la sortie du jeu). Le jeu nous a gentiment été envoyé gratuitement pour le tester mais a été fait durant ma convalescence… Temps de jeu d’environ 5 heures. Captures vidéo et d’images réalisées par moi-même.
PC de test basé sur Intel i5-4590 @ 3.30GHz et MSI GTX770 Lightning GK104 : 110 FPS de moyenne en qualité maximum sans synchronisation verticale[/alert]
MàJ 27 octobre 2017 : ajout du benchmark suite à la release + modification du cadre d’information de condition de test