Test jeu vidéo – Cat Quest (PlayStation 4)
« Si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée… » Cette phrase d’Otis représente parfaitement l’ascenseur émotionnel lors de ma rencontre avec Cat Quest lors de la dernière Japan Expo : c’était d’abord une belle rencontre avec les très sympathiques personnes de chez PQube puis celle avec le félin imaginé par The Gentlebros. De mon côté tout allait pour le mieux sauf qu’au moment de lancer le jeu, notre héros se voyait séparé de sa sœur par un affreux chat inconnu, comme quoi certaines rencontres ne sont pas si appréciables.
Cat Quest débute donc comme cela : votre frangine est kidnappée, votre bateau coulé et vous êtes laissé pour mort. Ces malheurs ont réveillé en vous un pouvoir enfui, vous êtes en réalité un Dracosang, un héritier d’une longue lignée de tueurs de dragons. Cela tombe bien car après être échoué sur les plages d’un grand monde inconnu, Drakoth, l’antagoniste, vous accueille et vous met au défi d’éliminer ses trois monstres afin de récupérer votre chère sœurette. Après quelques défis basiques pour apprendre les dures lois de votre nouvelle terre, vous foncez crinière baissée sur le premier dragon pour terminer en kebab pas frais.
Patoune +3 en dégât
Le jeu vidéo du studio de Singapour vous place dans un monde totalement ouvert régit par des lois de jeu de rôle classique et est sectorisé par niveau : des quêtes vous octroient de l’expérience, vous montez de niveau et tous les ennemis possèdent aussi un niveau, ce qui vous oblige à trimer pour ne pas prendre de rouste à cause d’un trop grand écart de puissance. Cette différence peut être comblée en s’équipant d’armes ou armures venant modifier vos statistiques de force, de protection ou de magie (les trois grandes caractéristiques du jeu). Cependant, contrairement aux ténors du genre, Cat Quest ne se préoccupe que très peu de votre équipement car celui-ci ne peut être récupéré que dans des coffres dont le contenu est aléatoire. Si cela vous fait cracher tel un chat en furie, accrochez-vous bien car si vous voulez vous équiper plus précisément, vous n’aurez d’autre choix que de passer par des lootboxes à la contenance douteuse. Fort heureusement ces coffres ne peuvent s’acheter qu’avec de l’argent gagné dans l’aventure mais vouloir baser un gameplay sur des niveaux sans proposer de vendeur d’attirail, cela a de quoi nous laisser songeur. Pour palier ce point négatif, notons que le nombre de pièces est relativement faible et qu’on en fait rapidement le tour, ce qui a pour effet d’améliorer notre inventaire car si on récupère deux fois le même objet, on n’entasse pas une énième bouse au fond de la besace car le matériel d’origine se voit renforcer et donc augmenter de puissance.
Cha s’en va et cha revient
Si vous n’êtes pas pointilleux sur ce genre de détail, vous devriez passer un bon moment car le sentiment global de Cat Quest est la bonne humeur, on sent qu’à Singapour on n’a pas eu envie de se prendre la tête tel un Marseillais le dimanche : c’est tranquille, on est bien cousin. Alors que l’on doit sauver sa famille et le monde, l’ambiance générale file la banane, c’est le bonheur au bout des doigts comme quand votre chat vient faire un câlin au lieu de préparer son plan de domination du monde. Même si l’aspect armement est mal foutu et les quêtes redondantes à se griffer le visage jusqu’à l’os, on continue d’avancer sans perdre le plaisir de voir notre héros se trémousser et se battre avec des animations mignonnes et magnifiques, s’étaler comme une merde pour sauvegarder d’une façon tellement jolie qu’on enregistre la partie toutes les cinq minutes sans honte – d’autant plus que le studio a fait un travail exemplaire : cinq secondes maximum pour les chargements et sauvegardes ! – ou vagabonder sur la chouette carte à notre disposition.
Comme je le disais, les missions secondaires sont plutôt ennuyeuses – la quête principale consiste à terrasser les trois dragons et c’est tout – car il s’agit toujours de faire la même chose c’est-à-dire suivre un chemin, entrer dans une grotte les trois quarts du temps et éliminer toutes les menaces pour enfin retourner au point de départ, on a connu plus motivant. Comme précédemment, ce point noir au milieu du museau est contrebalancé par des dialogues très bien écrits et plutôt rigolos. On peut aussi félincinter les traducteurs de la version française qui ont réalisé un impressionnant travail pour faire hommage à l’oeuvre originelle en gardant les jeux de mots propres au langage des chats comportant des mots et expressions comme « chapitale », « chat va » ou « chaventure ».
Cat Quest est une feel good adventure à consommer avec une bonne tasse de chacolat chaud ou de thé vert à l’herbe à chat si vous avez des tendances étranges. Les quelques heures à contrôler ce matou surpuissant aux mimiques tellement mignonnes qu’on souhaiterait l’avoir chez soi (au pire en peluche) sont très plaisantes malgré une histoire complètement confuse durant le final et des choix contradictoires entre RPG sans maîtrise de l’équipement et quêtes Fedex incessantes. Comme le ton est axé sur la joie et la légèreté, on peut lui pardonner de s’être égaré parce que jouer à Cat Quest m’a donné le sourire et c’est tout ce qu’on demande à un chat, ramener un peu de bonheur à la maison.
Fiche du jeu
Titre : Cat Quest
Style : RPG
Développeur : The Gentlebros (Singapour)
Éditeur : PQube
Sortie : 8 août 2017 sur PC et plus tard sur consoles et mobiles
Plateformes : Windows, MacOS, PlayStation 4 (version de test), Nintendo Switch, iOS et Android.
PEGI : 3
Prix : 13€ sur consoles et PC / 6€ maximum sur mobile
Langues : textes en français (aucune voix)
Site officiel : https://thegentlebros.com/catquest/
Informations à jour au 20 décembre 2017
Let’s play de Cat Quest
Voici les deux premières heures du jeu :
Notre avis final sur Cat Quest
Comme le décrit Marc Albinet dans un bouquin qui régit depuis quelques années mes tests, il y a quatre règles pour juger un jeu vidéo : le fun, le fond, la forme et le feeling. Si le jeu de The Gentlebros n’est pas très haut sur l’échelle du fond, tous les taquets sont au maximum concernant les trois autres : je me suis éclaté, le jeu est magnifique, la musique est top et globalement j’ai kiffé. Alors oui Cat Quest n’est pas parfait mais on ne peut pas en vouloir à un jeu qui vous donne envie de revenir et vous rend jouasse.
Les plus : Magnifique / De superbes animations / Une musique cool / C’est joyeux, on a envie d’y retourner / Des temps de chargement quasi inexistants
Les moins : L’aspect RPG trop peu développé alors que le jeu se base essentiellement dessus / Une histoire bof / Des allers-retours incessants
[alert type=green]Bon et on a beaucoup aimé[/alert]
[alert type=white ]Testé à partir d’une version commerciale sur PS4. Le jeu nous a gentiment été envoyé gratuitement pour le tester. Jeu terminé en environ 6 à 8 heures, boss final battu avec le niveau 63. Captures vidéo et d’images réalisées par moi-même.[/alert]