Test jeu vidéo : Steins;Gate 0 (PS4)
Et si l’univers tout entier, le karma et la faute à pas de chance se liguaient un jour contre vous, que feriez-vous ? Okabe Rintarou, lui, a dû sacrifier l’amour de sa vie afin de sauver sa meilleure amie qu’il considère comme une sœur alors qu’il avait le pouvoir de voyager dans le temps. Peu importe ses choix, la mort de sa bien-aimée était inéluctable pour changer un futur dystopique. Steins;Gate 0 commence dans cet état : Kurisu est morte et Okabe dévasté par cette perte.
Sous ses grands airs de jeu vidéo repoussant, Steins;Gate 0 recèle d’une grande histoire où le protagoniste vit – ou survit – malgré l’absence de celle qu’il a tant aimé dans le précédent jeu. Cette grande dépression le change totalement à tel point que son moi maléfique (un rôle loufoque qu’il incarne), Hououin Kyouma, s’est éteint. Okabe a alors repris ses études pour faire quelque chose de sa vie car inventer des choses inutiles ne mènent nulle part et à quoi bon car rien de tout cela ne lui a permis de sauver Kurisu. L’aventure commence lors d’une conférence sur l’intelligence artificielle présentée par Maho Hiyajo et le professeur Alexis Leskinen. Leurs travaux les ont mené à numériser l’entièreté d’un cerveau humain puis à intégrer les données dans une machine simulant la personne enregistrée, ce qui a pour conséquence la création d’une intelligence artificielle avec la mémoire de la personne source, une capacité de traitement phénoménale et un savoir illimité grâce à internet. Par un curieux hasard, Okabe se voit proposer de tester Amadeus, le programme de l’IA avec la personnalité de Kurisu numérisée quelques mois avant sa mort.
C’est sur cette révélation que se termine le premier chapitre de Steins;Gate 0 (l’éditeur autorise tout spoil jusqu’à ce passage, la PS4 interdit même le stream après ce point) : Rintarou retrouve son amour, ses mimiques, ses pensées. Même si elle n’est pas tangible, elle est là, devant lui, sur un écran certes, mais c’est elle, en silicium et en octets. Notre héros va passer du dédain total puis à la curiosité mais non sans mal.
Si vous connaissez le précédent titre qui se basait sur une intrigue où le SERN (pour ne pas dire CERN et avoir possiblement des soucis) dirigeait la planète dans le futur à l’aide du voyage dans le temps. Comme Rintarou et ses amis étaient les créateurs de la machine à voyager dans le temps, le SERN envoya des Rounders (une milice) prendre possession du matériel et du savoir en emprisonnant les membres du laboratoire et tuant Mayuri car inutile. Ces événements enclencha des voyages dans le passé en répétition par Okabe pour tenter de sauver tout le monde. Dans cet épisode zéro (qui se passe après, oui c’est étrange), le SERN n’est pas plus la menace car ce futur a été effacé dans le jeu précédent mais vous pouvez vous douter que l’aventure ne va pas se dérouler sans encombre et sans trop en dire, l’IA de Kurisu sera le centre d’intérêt durant les quasiment quarante heures que dure S;G0.
Comme son prédécesseur, ce nouvel opus est un visual novel basique avec des dialogues à lire, aucun choix dans les réponses et quelques interactions avec le téléphone portable d’Okabe. Répondre aux SMS (c’est plutôt une application à la Messenger appelée RINE) ou aux appels de vos amis n’aura pas autant d’importance que dans le premier Steins;Gate, à quelques exceptions près. Seuls certains appels auxquels vous répondrez ou non vous feront changer de branche dans l’histoire qui comporte six fins (pour tout débloquer, j’ai créé une solution pour finir le jeu à 100%). Certaines sont très pessimistes alors que d’autres plutôt optimistes quant à la survie de Rintarou et de l’espèce humaine car elle s’avère menacée. Bien entendu une seule vraie fin existe et elle vous mènera vers le but ultime, le Steins Gate, l’univers alternatif où le monde sera en paix dans le futur ainsi que Mayuri et Kurisu vivantes.
Mais pour se faire, Okabe n’y arrivera pas seul. Cet opus zéro intègre une nouvelle composante dans la narration avec l’arrivée de moments racontés du point de vue d’autres personnages et dans d’autres époques. Cela permet de montrer comment chacune et chacun s’est débrouillé face aux menaces qui arrivent de tous les côtés. Encore une fois cet épisode réussi à surprendre en balançant des twists aux moments où on les attend le moins. On passe très vite d’une soirée entre amis très zen à une fusillade ou un combat perdu d’avance. 5pb. a réussi à intégrer des animations et une ambiance musicale parfaite qui font qu’on rentre dans l’histoire, qu’on enchaine 4 à 5 heures de lecture en continu sans voir l’heure passer.
Même si Steins;Gate 0 est réussi de bout en bout, son système de choix, certes simplifié, n’est pas encore parfait car peu intuitif et peut mener à une énorme déception. Lors de mon premier run, j’ai atteint la mauvaise fin au bout de quinze heures et j’avoue avoir ragé car le jeu s’arrête sur une scène horrible. Choc sur la fin et pas une fois j’ai compris comment faire pour atteindre les autres fins, il m’a fallu trouver un site avec la solution, cela peut gâcher l’immersion ou couper la volonté de tout voir si la personne ne connaît pas bien comment fonctionne Steins;Gate. Malgré cela, la qualité d’écriture en fait une excellent titre à posséder. Attention toutefois si ce titre vous intéresse, je vous conseille fortement de vous procurer le premier titre (ou au pire, trouvez l’animé qui est très bien) avant de faire celui-ci et vérifiez vos capacités en Anglais car ce n’est pas traduit dans notre langue.
Fiche du jeu (au 10 janvier 2017) :
Titre : Steins;Gate 0
Style : Visual novel
Développeur : 5pb., Nitroplus (Japon)
Éditeur : 5pb.
Sortie : 25 novembre 2016 en Europe
Plateformes : PlayStation 4 et PS Vita uniquement en Europe
PEGI : 16 (langage)
Prix : environ 30€
Langues : Japonais sous-titré Anglais
Site officiel : http://steinsgate0.jp/
Premier Steins;Gate sur Steam :
Vidéo de gameplay enregistrée par mes soins.
Testé à partir d’une version éditeur sur PlayStation 4. Terminé à 100% avec le platine, en environ 37 heures. Captures d’écran réalisées par moi-même via la fonction Share de la PS4.